Pendant ce temps

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La politique m’intéresse. L’évolution des idées politiques m’intéresse, la stratégie politique m’intéresse, la communication politique m’intéresse. Et les politiques eux-mêmes, m’intéressent au plus haut point – je parle des quelques hommes et femmes dont les noms sont connus d’une bonne partie d’entre-nous. Toujours sous les projecteurs (et si ce n’est pas le cas, en demande), ils deviennent de véritables objets médiatiques. Les communicants les travaillent comme des marques, et tout en eux n’est animé que par l’envie de convaincre. Sans répit, ils tournent d’estrade en plateau, de réunion en studio avec une seule idée en tête : convaincre.

Et puis il y a la faille. Je me souviens par exemple de Jacques Barrot, ce centriste plusieurs fois ministre qui occupa de hautes fonctions à la Commission européenne. Le 21 avril 2002, un journaliste l’interviewait dans son bureau, et il a soudain fondu en larmes. Salubre authenticité.

Je suis tombé sur cette vidéo juste après avoir posté mon précédent message. Qu’on ne s’y méprenne pas : ce que je veux vous montrer en vous présentant cette intervention n’est pas forcément le fond du message. Je souhaite juste vous faire partager un moment de dignité. Par ailleurs, une partie de ce message est consacrée au mot, au sens, sujets qui me sont chers. Lorsqu’on tord le sens des propos, ce qui arrive souvent en communication, on prend des risques rarement maîtrisés. Et quand il s’agit de politique, c’est à dire du bien commun, les conséquences sont ensuite supportées par tous.

Autre chose. Quelque soit ce que l’on puisse penser de l’homme qui intervient dans cette vidéo, il est habité, indubitablement. Et comme certains tribuns malheureusement de moins en moins nombreux, il est capable de : lyrisme. Le mot est beau, n’est-ce pas ? Je vous laisse juges.

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Bon. On fait quoi ?

La première fois que j’ai entendu parler « d’affaires », c’était vers la fin des années 1980. Financement des partis politiques, sang contaminé, Françafrique ; Fabius, Nucci et Emmanuelli (dans le désordre). J’avais 20 ans et j’étais scandalisé. Ensuite, des quadra sont tombés : Noir, Léotard ou Alain Carignon (que j’avais prémonitoirement et immédiatement surnommé Al Carone). Pendant ce temps, un type achetait des entreprises, les revendait, puis devenait ministre et président de l’OM (ou l’inverse). L’un se faisait prendre la main droite dans le pot de confiture, et l’autre la main gauche dans le sac, alors qu’un troisième filait quelques mois en taule (et passait son tour en rongeant son frein). Ça devenait risible tant qu’il n’y avait pas un petit suicide par-ci par-là. J’avais 30 ans, 40 ans, et désabusé, je me marrais dans mon coin.

Dernier tableau. Il y en a un qui planque quelques centaines de milliers d’euros aux Îles Caïmans avant de devenir ministre des finances : « Je me rendais pas compte », a t-il répondu (ou un truc dans le genre) ; un autre qui se fait cirer les chaussures à l’Élysée en se gobergeant de grands crus aux frais de la princesse. Et la dernière, une fine petite équipe qui détourne une dizaine de millions d’euros quelques mois avant de demander l’aumône à ses militants. Alors que tout le monde dit qu’il n’était pas au courant, un cadre, la larme à l’œil, parlant de ce qu’on a appelé le « Sarkothon » : « C’était parfois très émouvant… Un jour, j’ai vu une dame arriver dans ma permanence. Elle était au RSA. Elle a tenu à nous donner 300 €. C’est beau, non ? ». J’ai près de 50 ans, et je suis dégoûté.

Le misérable petit spectacle. Sont-ils conscients du misérable spectacle qu’ils nous présentent ?

Bon, maintenant, on fait quoi ?

 

 

Jaco, l’homme aux doigts d’or

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Mais d’abord, je dois vous faire une confidence : je suis un bassiste raté. J’ai passé mon adolescence à essayer de ressembler à mes idoles, et puis j’ai fini par laisser tomber… Mais comme je ne suis pas le mauvais bougre, j’ai décidé de vous les présenter, ces super héros qui peuplaient mes rêves. De temps en temps, je reviendrai vers vous avec des extraits de leurs prestations (exploits ?). Commençons par une improvisation du génial Jaco Pastorius, alors qu’il faisait partie du cultissime Weather Report. 1977, vous verrez, c’est vintage à mort…